La fréquence de l’alopécie androgénétique chez l’homme comme chez la femme en fait un sujet vendeur pour les magazines santé et beauté, leur permettant de mettre en avant régulièrement de nouveaux traitements contre la calvitie.
Mais existe-il vraiment un nouveau traitement efficace pour traiter une alopécie androgénétique avancée, et quels sont les risques ?
Qu’est-ce que l’alopécie androgénétique ?
Le terme même d’alopécie androgénétique permet d’en comprendre les principales caractéristiques :
- L’alopécie, qui conduit à la calvitie, se définit comme une perte définitive du cheveu, incapable de repousser : il faut donc la distinguer des simples cheveux qui tombent.
- Le préfixe andro rappelle le rôle essentiel des hormones males, les androgènes: c’est un dérivé de la testostérone, la 5-DHT ou 5-dihydrotestostérone, qui accélère le cycle pilaire aboutissant à un épuisement plus précoce du cheveu ; cette importance hormonale explique la grande fréquence de l’alopécie androgénétique chez l’homme (50 % touchés après 50 ans), mais aussi chez la femme à la ménopause (jusqu’à 25 % des femmes atteintes de calvitie plus ou moins marquée).
- Le suffixe génétique souligne la composante héréditaire, chacun ayant un cheveu plus ou moins sensible à 5-DHT, avec un capital-cheveux définitif dès la naissance (de 20 à 25 cycles pilaires) : dès que ce capital capillaire est atteint, le cheveu meurt définitivement avec l’impossibilité de se régénérer : c’est l’alopécie androgénétique, qui se traduit par une calvitie plus ou moins étendue.
Quel traitement médical de l’alopécie androgénétique ?
Différents traitements ont prouvé leur efficacité sur le cycle pilaire, en boostant la phase de croissance du cheveu (phase anagène).
Ces produits peuvent se présenter sous différentes formes :
- En lotion, comme le minoxidil, un vasodilatateur ;
- En comprimés, comme le finastéride, un anti-androgène ;
- En injections, comme les injections PRP cheveux (plasma enrichi en plaquettes), même si l’utilisation en France reste interdite à but esthétique.
Plus récemment, un nouveau médicament, le ritlecitinib, a été approuvé aux USA pour traiter certaines alopécies en plaques, avec près de 80% d’efficacité. Mais ce double inhibiteur de kinase ne fonctionne en réalité que sur les troubles capillaires auto-immuns, ce qui n’est pas le cas de l’alopécie androgénétique.
Pire, les médicaments boostant ce cycle pilaire, comme les injections PRP cheveux riches en facteurs de croissance, peuvent avoir un effet délétère à long-terme : en raccourcissant le cycle pilaire, le patient prend le risque d’un épuisement plus rapide de son capital-cheveux, déclenchant une alopécie définitive plus précoce. Une fois le cheveu mort, cette perte est définitive, sans aucune possibilité de repousse.
Quel traitement efficace contre l’alopécie androgénétique ?
Quand un cheveu atteint ces 20 à 25 cycles pilaires définissant son capital pilaire, aucune méthode ne peut le régénérer : il est définitivement mort.
C’est pourquoi le seul traitement efficace à ce stade reste la greffe capillaire, qui consiste à prélever des cheveux sur une zone saine, la couronne hippocratique, pour les greffer sur la zone atteinte de calvitie.
Cette greffe capillaire peut se faire selon différentes techniques, avec un prélèvement des cheveux sains à l’unité (greffe FUE pour follicular unit extraction) ou sous forme de bandelette (greffe FUT pour follicular unit transplantation). Cette transplantation capillaire est sans risque de rejet, car donneur et receveur sont la même personne.
Les greffons sont réinjectés un à un, avec un injecteur spécifique type injecteur Choï, selon un geste technique précis : le chirurgien esthétique spécialiste en greffe de cheveux fait preuve d’un vrai sens artistique, pour respecter l’axe d’implantation et redessiner des contours naturels. Il convient alors de respecter la densité des unités folliculaires, les moins fournies étant réservées à la ligne de jonction.
Si la greffe capillaire reste donc le seul traitement efficace d’une alopécie androgénétique installée, le choix entre différentes techniques de transplantation a permis de redonner un vrai renouveau à cette solution. Peut-être qu’un traitement futur visera la composante génétique, en modifiant la sensibilité de chacun à la 5-DHT.