On a coutume de dire que la durée de vie d’une prothèse mammaire est limitée à 10 ans. Pour arriver à cette recommandation, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) se fonde sur l’évolution de l’implant mammaire dans le temps et l’apparition de certains problèmes (rupture, fuite).
Des prothèses dites de « nouvelle génération » sont aujourd’hui présentées comme ayant une durée de vie illimitée et remettent en cause la nécessité d’un changement régulier.
Quelle est la part de mythe et de réalité dans cette promesse ? On fait le point.
Pourquoi l’ANSM recommande-t-elle un changement d’implant mammaire au bout de 10 ans ?
Cette recommandation, déjà ancienne, a encore été confirmée dans les dernières publications de l’ANSM sur le sujet en janvier 2023.
Pour estimer la durée de vie d’une prothèse mammaire à 10 ans, l’Agence se fonde sur plusieurs éléments :
- le taux de rupture de la prothèse, qui augmente au cours de la durée de vie de l’implant : de très faible dans la première année (1% environ), il peut atteindre jusqu’à 30% au-delà de 10 ans.
- l’apparition de complications au fil du temps, comme les fuites ou la formation d’une coque autour de l’implant, qui modifie l’aspect du sein.
Il ne s’agit toutefois que d’une recommandation, qui doit être adaptée à la situation de chaque femme : en l’absence de fuite, de rupture ou de coque, il est possible de maintenir l’implant en place au-delà de 10 années.
De plus, certains types d’implants de nouvelle génération, comme ceux en gel de silicone cohésif, limitent très fortement ce type de risques. Pour eux, la question d’un maintien à vie, sans changements, peut se poser.
Certaines prothèses sont-elles garanties à vie ?
Les implants en gel de silicone cohésif ne présentent pas les mêmes inconvénients que les anciennes prothèses.
Constitués de molécules qui assurent leur parfaite unité et leur maintien, ils ont un taux de rupture très réduit. Leur forte résistance à l’usure évite les risques de formation de plis au fil du temps. En cas de fuite, le gel reste « uni » et ne se diffuse donc pas dans l’organisme.
C’est donc une prothèse particulièrement sûre, au point d’ailleurs que les fabricants n’hésitent pas à la garantir « à vie ».
Dans quels cas un remplacement de la prothèse reste-t-il obligatoire ?
Même avec une prothèse de nouvelle génération, un remplacement au cours du temps n’est pas exclu.
Ce sera notamment le cas :
- si la patiente ressent des douleurs,
- s’il se forme une coque, toujours possible même avec du gel de silicone cohésif : cette capsule est une réaction normale à un corps étranger, réaction qui peut varier en fonction de chaque femme. Quand elle devient dure, elle peut modifier l’aspect du sein et le comprimer.
Même sans survenue d’une complication, les prothèses nouvelle génération sont récentes. Le recul sur leur maintien dans le temps n’est pas suffisant pour affirmer avec certitude que leur durée de vie est illimitée.
De manière générale, il reste conseillé de faire surveiller régulièrement l’évolution des implants, soit par un examen clinique, soit par des examens radiologiques, pour détecter précocement toute anomalie.